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Article (Arrêté du 11 mai 1993 portant modification de l'arrêté du 5 avril 1971 modifié relatif aux méthodes officielles d'analyse des cosmétiques et produits de beauté)

Article (Arrêté du 11 mai 1993 portant modification de l'arrêté du 5 avril 1971 modifié relatif aux méthodes officielles d'analyse des cosmétiques et produits de beauté)


ANNEXE
MÉTHODE OFFICIELLE POUR L’APPRÉCIATION DE L’AGRESSIVITÉ SUPERFICIELLE CUTANÉE PAR APPLICATIONS ITÉRATIVES PENDANT VINGT-HUIT JOURS CONSÉCUTIFS D’UN PRODUIT COSMÉTIQUE OU D’HYGIÈNE CORPORELLE
1. Objet
La présente méthode officielle est utilisée pour apprécier l’agressivité superficielle cutanée d’un produit cosmétique au d’hygiène corporelle par applications itératives, en système ouvert, pendant vingthuit jours consécutifs.
En l’absence de toute réaction décelable à l’examen clinique au cours des deux premières semaines de traitement, l’expérimentateur a la faculté d’écourter la durée de l’essai.
2. Animaux de laboratoire et équipement
2.1. Lapins albinos de souche définie, de même sexe et pesant 2,5 kilogrammes environ au début de l’essai. Les animaux doivent avoir séjourné dans l’animalerie en cage individuelle, une semaine au minimum afin d’être parfaitement acclimatés, et reçoivent, dès leur arrivée, une nourriture de composition constante et équilibrée.
2.2. Balance d’animalerie.
2.3. Tondeuse électrique pour animal, munie d’un peigne fin.
2.4. Doigtier à usage unique de qualité chirurgicale.
2.5. Matériel d’application approprié.
2.6. Micromètre à pression constante, plateau de 30 millimètres environ.
2.7. Bistouri d’Arouette de 5 millimètres de diamètre environ.
3. Mode opératoire
Cet essai doit être effectué sur six lapins recevant le produit à expérimenter (lot 1) et sur six lapins témoins (lot 2).
3.1. Peser chaque animal au début de chaque semaine et à la fin de l’expérimentation.
3.2. Tondre la région dorsale rétroscapulaire des lapins dans le sens caudocrânien de part et d’autre de la colonne vertébrale, sur 8 centimètres de largeur et 15 centimètres de longueur, en laissant intact le poil présent au niveau du rachis, afin de bien séparer les deux plages, la droite et la gauche.
Laisser les animaux au repos pendant au moins quatre heures.
3.3. Les six lapins du lot reçoivent l’application du produit à tester, de manière uniforme, sur le côté droit ; masser légèrement.
Le côté gauche ne reçoit pas de produit mais subit un massage identique.
Si nécessaire, éliminer le surplus de produit.
Doses à administrer tout au long de l’expérimentation : 2 grammes par animal et par jour (ou 2 millilitres par animal et par jour pour les produits de faible densité).
3.4. Les six lapins du lot 2 subissent chaque jour un massage sur le côté gauche comme les animaux du lot 1.
3.5. Veiller à ce que les animaux du lot 1 ne se lèchent pas après l’application du produit. Les animaux des deux lots seront soumis aux mêmes contraintes.
3.6. Effectuer les applications sept jours sur sept, pendant vingt-huit jours consécutifs, aux mêmes moments de la journée.
3.7. Tondre l’ensemble des animaux, à nouveau, au début de chaque semaine, côté témoin et côté traité, au minimum quatre heures avant l’application du produit. Si nécessaire, renouveler la tonte en cours de semaine, dans les mêmes conditions.
3.8. A l’issue des vingt-huit jours d’expérimentation, effectuer un prélèvement, à l’aide du bistouri d’Arouette, au milieu de la zone d’application et au milieu de la zone témoin, sur chacun des animaux.
Procéder à l’examen histologique de la peau des lapins du lot 1 ; si nécessaire, procéder également à l’examen histologique de la peau des lapins du lot 2.
3.9. Si nécessaire, garde les animaux en observation pendant une semaine supplémentaire et procéder à de nouvelles biopsies cutanées en vue d’un examen histologique complémentaire.
4. Observations et notations
4.1. Avant chaque application de produit, vingt-quatre heures après la dernière et pendant la semaine supplémentaire d’observation, effectuer un examen portant sur :
- l’aspect général des animaux ;
- la repousse du poil ;
- les réactions d’intolérance ;
- la souplesse et l’état de la peau.
4.2. A chaque examen, rechercher et noter la formation d’érythème et d’oedème à l’aide de l’échelle numérique ci-dessous :
a) Érythème et formation d’escarres :
- pas d’érythème : 0
- léger érythème (à peine visible) : 1
- érythème bien visible : 2
- érythème important : 3
- érythème grave (rouge pourpre) avec formation de légères escarres (lésions profondes) : 4
b) Formation d’oedème :
- pas d’oedème :
- très léger oedème (à peine visible) : 1
- léger oedème (gonflement nettement visible) : 2
- oedème moyen (épaisseur d’environ 1 millimètre) : 3
- oedème grave (épaisseur supérieure à 1millimètre) : 4
4.3. Mesurer l’épaisseur du pli cutané à l’aide du micromètre à pression constante chez tous les animaux du côté témoin et du côté traité, avant la première application puis chaque semaine.
4.4. Compléter ces observations macroscopiques par les résultats des examens histologiques des zones cutanées traitées et non traitées.
5. Calculs et expression des résultats
5.1. Dresser la courbe de croissance pondérale moyenne de chacun des lots traité et témoin.
5.2. Erythème et oedème : calculer, pour chaque lot, l’indice journalier moyen en additionnant les notes obtenues pour l’érythème et l’oedème et en divisant le total par le nombre d’animaux. Calculer pour chaque semaine l’indice hebdomadaire moyen (IH2 à IH4) en faisant la moyenne hebdomadaire des indices journaliers.
Noter également :
L’indice journalier maximal (IMax) observé lors de l’essai (en précisant le moment de son apparition) ;
L’indice journalier final (IF1) observé vingt-quatre heures après la dernière application ;
Le cas échéant, l’indice journalier final (IF2) observé à la fin de la semaine supplémentaire d’observation.
5.3. Pli cutané : l’épaisseur du pli cutané (E), mesurée chaque semaine, est exprimée en pourcentage de variation selon la formule suivante, les mesures étant effectuées avec une précision du 1/10 de millimètre :
Vous pouvez consulter l’image dans le JO n° 119 du 25 mai 1993, page 7721.
6. Rapport d’essai
Le rapport d’essai doit comporter au moins les précisions méthodologiques prévues par les règles des bonnes pratiques de laboratoire.
Dans ses conclusions, l’expérimentateur tient compte de toutes les observations et des résultats des examens histologiques, une attention particulière étant portée à la réversibilité des effets observés.
En cas d’impossibilité absolue d’utiliser la méthode décrite, l’expérimentateur devra mentionner avec précision et justifier dans le rapport d’essai les modifications apportées.