Articles

Article AUTONOME (Décret n° 2012-212 du 14 février 2012 portant publication de la Mesure 8 (2011) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 165 (Pointe Edmonson, baie Wood, mer de Ross) (ensemble une annexe), adoptée à Buenos Aires le 1er juillet 2011, plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2012-212 du 14 février 2012 portant publication de la Mesure 8 (2011) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 165 (Pointe Edmonson, baie Wood, mer de Ross) (ensemble une annexe), adoptée à Buenos Aires le 1er juillet 2011, plan de gestion révisé (1))


M E S U R E 8 (2011)

ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 165 (POINTE EDMONSON, BAIE WOOD, MER DE ROSS) (ENSEMBLE UNE ANNEXE), ADOPTÉE À BUENOS AIRES LE 1er JUILLET 2011, PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les Représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation des zones spécialement protégées de l'Antarctique (" ZSPA ") et l'approbation des plans de gestion pour ces zones ;
Rappelant la mesure 1 (2006) qui désignait la Pointe Edmonson, baie Wood, mer de Ross comme ZSPA n° 165 et annexait un plan de gestion pour cette zone ;
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 165 ;
Désireux de remplacer le plan de gestion de la ZSPA n° 165 actuel par le plan de gestion révisé ;
Recommandent pour approbation à leurs Gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement,
Que :
1. Soit approuvé le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 165 (Pointe Edmonson, baie Wood, mer de Ross) qui figure en annexe à la présente mesure ; et
2. Cesse d'avoir effet le plan de gestion pour la ZSPA n° 165 qui figure en annexe à la mesure 1 (2006).
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 165 POINTE EDMONSON, BAIE WOOD, TERRE VICTORIA, MER DE ROSS

1. Description des valeurs à protéger

Si l'Italie propose que Pointe Edmonson (74° 20' S, 165° 08' E, 5,49 km²), baie Wood, Terre Victoria, mer de Ross, soit désignée en tant que zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA), c'est parce que cette zone possède des valeurs écologiques et scientifiques exceptionnelles qui doivent être protégées d'une interférence que pourrait causer l'accès non réglementé dont elle fait actuellement l'objet. La zone consiste en un sol libre de glace et une petite aire marine adjacente au pied des pentes est du mont Melbourne (2 732 mètres), dont l'étendue est limitée et soumise à des travaux de recherche scientifique en cours et de longue durée.
L'écosystème terrestre et d'eau douce à Pointe Edmonson est l'un des systèmes les plus remarquables qui existent dans la partie septentrionale de Terre Victoria du Nord. On y trouve une diversité exceptionnelle d'habitats d'eau douce, avec de nombreux cours d'eau, lacs, étangs et aires de filtration, révélant des conditions de nutriments allant de l'eutrophique à l'oligotrophique. Un tel éventail d'habitats d'eau douce est rare à Terre Victoria. Par conséquent, ils entretiennent une grande diversité d'espèces d'algues et de cyanobactéries, plus de 120 espèces ayant déjà été répertoriées à ce jour tandis que le réseau de cours d'eau est le plus vaste et le plus important de la partie septentrionale de Terre Victoria. La lithologie volcanique et les substrats enrichis localement par des nutriments (d'oiseaux), conjugués à une abondance d'eau localisée, fournissent un habitat pour le développement relativement étendu de bryophytes. Les communautés végétales sont très sensibles aux variations du régime hydrologique et les gradients environnementaux produisent des lignes de démarcation communautaires très bien définies. En conséquence, variée est la gamme des plantes qui comprend des communautés de lichens épilithiques, dont quelques-uns dépendent de l'apport en azote élevé des oiseaux, des communautés associées aux bancs de neige persistants, et des communautés dominées par la mousse qui favorisent de manière continue des habitants humides. Le site est l'un des exemples les plus caractéristiques de ce dernier type de communauté à Terre Victoria. On y trouve des invertébrés en abondance inhabituelle et répartis sur de vastes étendues pour cette partie de l'Antarctique.
La nature et la diversité des habitats terrestres et d'eau douce offrent des possibilités scientifiques exceptionnelles, en particulier pour l'étude des variations et processus biologiques le long de gradients d'humidité et de nutriment. Le site est considéré comme l'un de ceux qui se prêtent le mieux dans l'Antarctique aux études de l'écologie des algues. Ces caractéristiques ont été au nombre de celles qui ont abouti à la sélection de Pointe Edmonson comme l'un des sites clés du programme des études biologiques des systèmes antarctiques terrestres (BIOTAS) du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique 1995-1996. Un programme multinational coordonné de recherches connu sous le nom de BIOTEX-I a établi des sites d'étude et procédé à de vastes prélèvements de sol, de roche, d'eau, de neige, de guano, de bactéries, de végétation (tapis de cyanobactéries, champignons, algues, lichens, bryophytes) et d'invertébrés terrestres.
La valeur scientifique de Pointe Edmonson est également considérée comme exceptionnelle pour les études consacrées à l'impact des changements climatiques sur les écosystèmes terrestres. Son emplacement à mi-chemin environ d'un gradient de latitude nord-sud qui s'étend le long de Terre Victoria vient compléter d'autres sites qui sont protégés pour leurs valeurs écologiques terrestres importantes comme cap Hallett (ZSPA n° 106) et baie Botany, cap Géologie (ZSPA n° 154), qui sont situés à grosso modo 300 km au nord et au sud respectivement. Cet emplacement géographique est considéré comme important dans un réseau continental de recherche écologique (par exemple, le programme " RiSCC " du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique). En outre, les lacs sont au nombre de ceux qui se prêtent le mieux, dans la partie septentrionale de Terre Victoria, à des études de processus biogéochimiques avec des variations de courte et longue durées. Combinées aux propriétés uniques en leur genre de la couche active de pergélisol, dont l'épaisseur est inhabituelle en cet endroit, ces caractéristiques sont considérées comme particulièrement utiles en tant qu'indicateurs sensibles d'un changement écologique provoqué par les niveaux de rayonnements UV et de changements climatiques.
Une colonie de quelque 2 000 couples de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) a fait l'objet de recherches depuis 1994-1995, de même qu'une colonie d'environ 120 couples de labbes de l'Antarctique (Catharacta maccormicki). La colonie de manchots Adélie de Pointe Edmonson fait partie du réseau de surveillance des écosystèmes de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR). Le site est considéré comme un bon exemple de cet assemblage d'espèces qui est représentatif de ceux que l'on trouve ailleurs. Il est cependant inhabituel de par l'éventail très divers des habitats en territoire de reproduction dont disposent les labbes bruns mais aussi parce que le nombre de labbes par rapport à celui des manchots est extrêmement élevé (1/20). L'emplacement géographique, la taille des colonies, les caractéristiques de terrain et d'habitat du site ainsi que sa proximité avec la station Mario Zucchelli à la baie de Terra Nova (qui protègent la colonie contre les perturbations causées par la station de recherche mais permettent l'apport du soutien logistique nécessaire) font de la Pointe Edmonson un endroit qui se prête particulièrement bien aux travaux de recherche sur ces oiseaux. Ces travaux ont contribué au programme de contrôle de l'écosystème de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR), axés qu'ils sont sur le contrôle de la population, le succès en matière de reproduction, les stratégies d'alimentation, les mouvements migratoires et le comportement. Ils sont importants pour des études plus vastes sur la manière dont les variations naturelles et humaines de l'écosystème antarctique peuvent influer sur le succès en matière de reproduction des manchots Adélie de même que pour la compréhension de l'impact potentiel de la capture de krill de l'Antarctique (Euphausia superba).
Le milieu marin proche du littoral est un bon exemple représentatif de l'habitat de glace de mer qu'utilisent les phoques de Weddell en phase de reproduction pour mettre au monde et sevrer leur progéniture au début de la saison d'été. Une seule autre ZSPA dans la région de la mer de Ross a été désignée pour protéger les phoques de Weddell (ZSPA n° 137, nord-ouest de l'île Blanche, détroit de McMurdo), mais si ce site est désigné, c'est parce que le petit groupe de phoques en phase de reproduction dans cette localité est totalement inhabituel ; par contre, son inclusion ici l'est à titre d'exemple représentatif similaire aux sites de reproduction d'un bout à l'autre de la région.
En dehors des valeurs biologiques exceptionnelles du site, on y trouve également diverses caractéristiques géomorphiques, y compris une série de moraines de tourbe qui renferment des dépôts marins, des plages surélevées, un sol bigarré, une saillie cuspidée et des colonies de manchots fossilisés. La saillie cuspidée dans le nord est une caractéristique rare à Terre Victoria et l'un des meilleurs exemples en son genre. Elle est rare en ce sens que ne l'occupe pas une colonie de manchots reproducteurs comme c'est le cas au cap Hallett et au cap Adare. Les moraines de glace qui renferment des dépôts marins, y compris des os de phoque et des coquillages des bivalves Laternula elliptica et Adamussium colbecki, sont très utiles pour la datation des fluctuations régionales des glaciers. Les séquences sédimentaires dans le nord-ouest de Pointe Edmonson contiennent des fossiles d'anciennes colonies de manchots. Elles sont utiles pour faire la datation de la persistance de reproduction d'oiseaux sur le site. ce qui contribue à la reconstruction des phases glaciaires et du paléoclimat de l'ère Holocène.
La large représentation et la qualité des phénomènes à Pointe Edmonson ont suscité l'intérêt de diverses disciplines et des travaux de recherche ont été effectués au site pendant plus de vingt ans. Durant cette période, des bases de données scientifiques considérables ont été établies, renforçant la valeur qu'a Pointe Edmonson pour les travaux de recherche actuels, en cours et futurs. Il est important que les pressions exercées par les activités humaines dans la zone soient gérées de telle sorte que rien ne vienne par inadvertance mettre en péril les investissements effectués dans ces séries de données à long terme. Ces facteurs font également de ce site un site d'une valeur scientifique exceptionnelle pour les études pluridisciplinaires.
Compte tenu de la durée et de l'éventail des activités qui y ont été menées dans le passé, Pointe Edmonson ne peut pas être considérée comme une zone vierge. On y a constaté quelques impacts sur l'environnement tels que des dommages occasionnels causés aux sols et aux communautés de mousse par piétinement, la dispersion de matériaux issus de matériels scientifiques par le vent et l'altération de l'habitat par la construction d'installations. En revanche, la zone libre de glace de la colline Ippolito qui s'étend sur une superficie de 1,67 km², à quelque 1,5 km au nord-ouest, n'a guère été visitée et les perturbations humaines en cet endroit sont jugées minimes. En tant que telle, la colline Ippolito est considérée comme revêtant une importance toute particulière comme aire de référence possible pour des études comparatives jusqu'à la pointe et il est primordial que cette valeur scientifique potentielle soit préservée. Si les effets précis de la recherche scientifique et de la présence humaine sur les deux sites sont incertains car des études détaillées sur l'impact humain n'ont pas encore été entreprises, les polluants dans l'écosystème marin local demeurent d'un niveau très bas et les impacts humains sur l'écosystème dans son ensemble, en particulier dans la zone de la colline Ippolito, sont en général considérés comme mineurs.
Les valeurs biologiques et scientifiques à Pointe Edmonson sont vulnérables aux perturbations humaines. La végétation, les sols regorgés d'eau et les habitats d'eau douce sont vulnérables aux dommages par piétinement, à l'échantillonnage et à la pollution. Les études scientifiques pourraient être mises en péril par des perturbations dues à des phénomènes ou au matériel installé. Il est important que les activités humaines soient gérées de telle sorte les risques d'impact sur les valeurs exceptionnelles de la zone soient réduits au maximum.
La superficie totale de 5,49 km² comprend l'aire libre de glace de Pointe Edmonson (1,79 km²), l'aire plus petite mais libre de glace similaire de la colline Ippolito (1,12 km²) à environ 1,5 km au nord qui est désignée en tant que zone à accès limité et le milieu marin adjacent (2,58 km²) s'étendant sur 200 mètres au large des côtes à partir de Pointe Edmonson et de la colline Ippolito comprenant baia Siena (la baie de Sienne) (Carte 1).

2. Buts et objectifs

La gestion à Pointe Edmonson vise à :
― Eviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant toute perturbation inutile de ladite zone ;
― Permettre des recherches scientifiques tout en assurant la protection des valeurs de la zone, de tout interférence et/ou échantillonnage excessif mutuel ;
― Permettre des recherches scientifiques, pour autant que ces recherches soient indispensables et ne puissent être menées ailleurs ;
― Protéger les sites d'études scientifiques de longue durée d'éventuelles perturbations ;
― Préserver une partie de l'écosystème naturel en tant que zone de référence potentielle aux fins de futures études comparatives ;
― Minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes endogènes dans la zone ; et
― Permettre à l'appui des buts et objectifs du plan de gestion des visites à des fins de gestion.

3. Activités de gestion

Les activités suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
Des copies de ce plan de gestion, y compris des cartes de la zone, seront disponibles à la station Mario Zucchelli dans la baie de Terra Nova (Italie), à la station Gondwana (Allemagne) et à toute autre station permanente qui se trouve dans un rayon de 100 km de la zone.
Les structures, bornes, panneaux, clôtures ou tout autre matériel mis en place dans la zone à des fins de gestion ou à des fins scientifiques devront être solidement fixés et soigneusement entretenus puis enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires.
Des indicateurs durables de direction du vent devront être érigés à proximité des sites désignés d'atterrissage pour hélicoptères chaque fois qu'il est prévu qu'auront lieu plusieurs atterrissages pendant une saison donnée.
Des balises, qui devront être clairement visibles de l'air et ne poser aucun risque majeur pour l'environnement, devront être placées pour indiquer les sites réservés à l'atterrissage des hélicoptères.
Des bornes, comme une série de piquets définitifs, devront être placés pour indiquer les chemins recommandés que doivent emprunter à pied les visiteurs entre la colonie de manchots Adélie et les sites réservés à l'atterrissage des hélicoptères.
Des visites seront organisées en fonction des besoins (une fois tous les cinq ans au moins) afin de déterminer si la zone répond toujours aux buts et objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
Les programmes antarctiques nationaux qui opèrent dans la région se consulteront en vue de veiller à ce que ces mesures soient mises en œuvre.

4. Durée de la désignation

La zone est désignée pour une période indéterminée.

5. Cartes et photographies

Carte 1. ZSPA n° 165, Pointe Edmonson, baie Wood, Terre Victoria, mer de Ross.
Spécifications de la carte : projection : UTM Zone 58S ; sphéroïde : WGS84 ; zones libres de glace et littoral dérivés d'un mappage par satellite Quickbird rectifié avec une résolution au sol de 70 pixels/cm, acquisition par le Programma Nazionale di Ricerche in Antartide (PNRA) (Italie). Précision horizontale : approx. 10 m ; données d'élévation non disponibles. Encart 1 : emplacement de la baie Wood dans l'Antarctique. Encart 2 : emplacement de la Carte 1 par rapport à la baie de Terra Nova. L'emplacement de la station Mario Zucchelli (Italie), de la station Gondwana (Allemagne) et des zones protégées les plus proches est indiqué.
Carte 2. Pointe Edmonson, ZSPA n° 165, topographie, accès et caractéristiques importantes. Carte établie par orthophotographie numérique avec une résolution au sol de 25 pixels/cm, à partir de sondages GPS au sol, d'observations et d'une image satellite Quickbird (04/01/04). Spécifications de la carte : Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles d'échelle conservée : 72° 40' 00'' de latitude sud ; 2e 75° 20' 00'' de latitude sud ; méridien central : 165° 07' 00'' de longitude est ; latitude origine : 74° 20' 00'' S ; sphéroïde : WGS84 ; datum vertical : niveau moyen de la mer. Equidistance des courbes de niveau : 10 m. Précision horizontale : 1 m ; précision verticale censée être meilleure que 1 m.
Carte 3. ZSPA n° 165 zone à accès limité de la colline Ippolito, Pointe Edmonson. Carte établie à partir d'une image satellite Quickbird (04/01/04). Même spécifications que la Carte 2, à l'exception de la précision horizontale qui est d'environ 10 m ; pas d'information d'élévation. Niveau de la mer déterminé approximativement à partir du littoral visible sur l'image du satellite.
Carte 4. Pointe Edmonson ZSPA n° 165, topographie, faune sauvage et végétation. Les spécifications de cette carte sont les mêmes que celles de la Carte 2 à l'exception de l'équidistance des courbes de niveau qui est de 2 m.
Données cartographiques et préparation des cartes : PNRA, Dipartamento di Scienze Ambientali (Universtà di Siena), Environmental Research & Assessment (Cambridge), Gateway Antarctica (Christchurch).

6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description générale

Pointe Edmonson (74° 20' de latitude sud, 165° 08' de longitude est) est une zone côtière libre de glace d'une superficie de 1,79 km² située à la baie Wood, à 50 km au nord de la baie de Terra Nova, et à 13 km à l'est du sommet et au pied du mont Melbourne (2 732 m), Terre Victoria. La zone s'étend au total sur 5,49 km², y compris le sol entièrement libre de glace de Pointe Edmonson (1,79 km²), la zone séparée libre de glace de colline lppolito (1,12 km²) à environ 1,5 km au nord-ouest de Pointe Edmonson, ainsi que le milieu marin proche du littoral et la mer de Baia Siena (la baie de Sienne) située entre ces zones libres de glace (2,58 km²), qui se trouvent à l'est et au pied de la plate-forme de glace permanente s'étendant à partir du mont Melbourne (Carte 1). Une partie du glacier du mont Melbourne sépare les deux zones libres de glace sur terre. Une grande plage de cailloux couvre la longueur du littoral de Pointe Edmonson, au-dessus duquel s'élèvent des falaises qui peuvent atteindre 128 m vers le sud de la zone. La topographie de la zone est accidentée, avec plusieurs collines d'origine volcanique d'une hauteur maximale de 134 m et des pentes libres de glace s'élevant jusqu'à environ 300 m adjacentes à la plate-forme de glace, bien que l'on ne dispose pas à l'heure actuelle d'informations précises quant à l'élévation de ces secteurs. Des moraines de glace ondulantes, des champs de galets et des affleurements rocheux sont séparés par des petites plaines de cendre et des vallées peu profondes. La zone est découpée par de nombreuses vallées et des cours d'eau de fonte, avec de nombreux petits lacs ainsi que des zones de filtration qui représentent des particularités que l'on retrouve dans toute la zone. Dans la région centre de la zone se trouvent plusieurs bassins de faible profondeur, à environ 25 m d'altitude, qui sont couverts de fines scories et de sable épais, en conjonction avec de vastes couches de végétation et de zones striées. La côte septentrionale de Pointe Edmonson forme une saillie cuspidée abritant plusieurs plages surélevées.
La nature environnementale de la colline Ippolito est similaire à celle de Pointe Edmonson. Cette zone renferme une étroite plage de galets soutenue par une crête qui longe la côte. De petites rivières d'eau de fonte traversent des ravines peu profondes et des plans avant de déboucher dans deux lacs situés derrière la crête côtière dans le nord. Les crêtes et les cônelets s'élèvent à environ 200 m avant de fusionner avec des champs de neige et des glaciers du mont Melbourne dans le sud.

Lignes de démarcation

Le bord de la plate-forme de glace permanente qui s'étend du mont Melbourne est défini comme étant la ligne de démarcation à l'ouest, au nord et au sud de la zone (Cartes 1 à 3). La ligne de démarcation est marine, qui, dans la moitié sud de la zone, suit le littoral sur 200 m au large des côtes à partir des extrémités de sud en nord des zones libres de glace de Pointe Edmonson. Partant de l'extrémité nord de Pointe Edmonson, la ligne de démarcation est s'étend vers le nord-ouest à travers la baie de Sienne sur une distance de 2 km jusqu'à un endroit situé à 200 m plein est à partir de la côte de la colline Ippolito. La baie de Sienne qui se trouve entre les deux zones libres de glace est donc confinée l'intérieur de la zone. Des bornes n'y ont pas été installées car le bord de la plate-forme de glace et la côte sont des repères de démarcation évidents.

Climat

On ne dispose pas pour Pointe Edmonson de fichiers météorologiques sur le long terme mais les données annuelles pour la station McMurdo, la base Scott et le cap Hallett semblent indiquer que la température moyenne dans les environs de Pointe Edmonson tournerait autour de ― 16 °C et que l'accumulation annuelle moyenne de neige atteint entre 20 et 50 cm, soit l'équivalent de 10 à 20 cm d'eau (Bargagli et al., 1997). Des données de court terme sont disponibles pour la période qui va de décembre 1995 janvier 1996, rassemblées qu'elles ont été durant l'expédition BIOTEX 1. Pendant cette période, les températures ont varié entre ― 7 °C et 10 °C, dépassant le seuil de 0 °C tous les jours. L'humidité relative était basse (15 à 40 % le jour, 50 à 80 % la nuit), les précipitations occasionnelles avec de légères chutes de neige et des vents ne soufflant la plupart du temps que légèrement. A partir de la fin janvier, les conditions atmosphériques se sont détériorées, la température tombant fréquemment à moins de zéro durant la journée, le tout accompagné de chutes de neige et de vents violents. Les données disponibles pour les campagnes d'été en 1998-1999 et 1999-2000, recueillies qu'elles ont été auprès d'une station météorologique installée à proximité de la colonie de manchots semblent indiquer que les vents d'été à Pointe Edmonson soufflent de l'est, du sud-est et du sud. Les vents atteignent en moyenne une vitesse quotidienne qui fluctue entre 3 et 6 nœuds, avec des maximums de 6 à 10 nœuds chaque jour, pour atteindre de temps à autre pas moins de 25 à 35 nœuds. Les températures moyennes quotidiennes de l'air étaient d'environ ― 15 °C en octobre, ― 6 °C en novembre, ― 2,5 °C en décembre et ― 1 °C en janvier pour ensuite tomber à ― 3,5 °C de nouveau en février (Olmastroni, communication personnelle, 2000). La température quotidienne la plus élevée durant les deux périodes estivales a été de 2,6 °C le 25 décembre 1998. La température moyenne de l'air enregistrée au cours des deux étés a été d'environ ― 4 °C, alors que la vitesse moyenne du vent était elle de 4,5 nœuds. Enfin, le taux quotidien d'humidité relative moyenne variait entre 40 et 60 %.

Géologie des sols

La géologie de Pointe Edmonson est issue de l'activité volcanique cénozoïque du mont Melbourne (province volcanique de Melbourne), qui fait partie du groupe volcanique de McMurdo (Kyle, 1990), et associée aux dépôts glaciaires de la calotte de glace marine qui couvrait la plus grande partie du littoral de Terre Victoria au cours de la dernière période glaciaire la plus intense (7 500 à 25 000 ans avant le Paléocène) (Baroni et Orombelli, 1994). Le complexe volcanique à Pointe Edmonson est constitué d'un grand anneau de tourbe phréatique, de cônelets de scories, de coulées de lave et de séquences de laves subaquatiques (mégapillow) (Wörner et Viereck). La composition de la roche est principalement basaltique et/ou trachytique, et inclut plusieurs produits volcaniques supplémentaires tels que les accumulations de tourbe, les ponces et les dépôts de débris (Simeoni et al., 1989 ; Bargagli et al., 1997). La surface du sol est principalement composée de matières volcaniques sèches à texture grossière avec une faible proportion de boue et d'argile (Bargagli et al., 1997). Ces surfaces exposées ainsi que les faces non exposées de pierres et de galets sont souvent recouvertes d'incrustations blanches ou d'efflorescences de sels solubles. La majeure partie du sol est de couleur foncée avec des nappes brunâtres et jaunâtres de scories et de tuffite. Des éboulis instables se rencontrent fréquemment sur les versants des collines qui sont secs et souvent dépourvus de végétation. Les lits des vallées et bassins sont recouverts de fines scories et de sable grossier.

Géomorphologie

On peut voir une série de dépôts marins sur la saillie cuspidée à l'extrémité nord de Pointe Edmonson. Les plages surélevées de la saillie qui s'inclinent doucement se composent de différentes proportions de sable, de cailloux et de roches distribués au-dessus des coulées de lave (Simeoni et al., 1989). On peut observer, juste au-dessus de la ligne de niveau à marée haute en cet endroit, de nombreux petits puits en forme de cratère dont un grand nombre contient de l'eau ou de la glace fondue encore qu'ils auraient été constitués par des marées extrêmes et la fonte d'accumulations de glace côtières. Au sud de la saillie cuspidée, on peut fréquemment apercevoir une roche mère volcanique sur la majeure partie du sol sur pas moins de 800 m à l'intérieur des terres, le plus en évidence dans les collines prééminentes d'environ 120 m de hauteur dans la partie centre-nord de la zone. Une série de moraines de la fin du Pléistocène et de tills connexes est située du côté ouest de ces affleurements, avec des bandes de moraine de glace du Holocène, des talus et pentes de débris adjacentes à la glace du glacier qui s'étend du mont Melbourne (Baroni et Orombelli, 1994).

Cours d'eaux et lacs

Il y a à Pointe Edmonson six lacs dont la longueur peut atteindre pas moins de 350 m et dont la superficie s'étend de grosso modo 1 500 m² à 27 000 m² (Carte 2). Deux autres lacs sont situés derrière la crête côtière à la colline Ippolito, dont le plus grand est de l'ordre de 12 500 m² (Carte 3). En outre, il y a à Pointe Edmonson près de 22 étangs plus petits dont le diamètre est inférieur à 30 m (Broady, 1987). Les étangs plus grands sont toujours couverts de glace, des douves périphériques se formant durant l'été. On trouvera dans Guilizzoni et al. (1991) le détail des caractéristiques physico-chimiques et la limnologie des lacs de Pointe Edmonson. Il y a d'un bout à l'autre de la zone de nombreux cours d'eau dont certains sont alimentés en eau de fonte qui tire sa source de la plate-forme de glace adjacente tandis que d'autres sont alimentés par des lacs et de la neige/glace fondue. Plusieurs lits de cours d'eau ont des plaines d'inondation de sol fin que recouvrent des cailloux de type ponce d'un diamètre de 5 à 10 mm. Bon nombre des cours d'eau et des mares sont temporaires, se séchant peu après que les dernières concentrations de neige dans leurs bassins versants disparaissent.

Biologie végétale

Si on la compare à plusieurs autres sites du centre de Terre Victoria, Pointe Edmonson ne possède pas une flore particulièrement variée puisqu'il n'y existe que quelques grandes concentrations fermées de végétation. Six espèces de mousse, un hépatique et au moins 30 espèces de lichen ont été répertoriés dans la zone. (Broady, 1987 ; Lewis Smith, 1996, 1999 ; Lewis Smith commentaire personnel, 2004, Castello, 2004). Cavacini (commentaire personnel, 2003) a constaté que de récentes analyses avaient permis d'identifier au moins 120 espèces d'algues et de cyanobactéries à Pointe Edmonson. Ces espèces sont présentes sous diverses formes comme par exemple des concentrations d'algues au sol et des concentrations épiphytes sur les mousses ainsi que dans de nombreux habitats tels que des lacs, des cours d'eau et le manteau neigeux, sans oublier l'humidité ornithogénique et les sols minéraux bruts. Au début de l'été, la fonte des neiges laisse apparaître de petites concentrations d'algues et de mousses dans les lits des vallées, même si la plupart sont enterrées sous une couche pouvant aller jusqu'à 5 cm de fines particules minérales balayées par les vents et nettoyées par les eaux de fonte. Cette communauté est capable d'afficher une croissance rapide au mois de décembre lorsque l'humidité est présente et que les températures au sol sont relativement élevées, ce qui entraîne des pointes jusqu'à un centimètre au-dessus de la surface alors que l'accumulation de sable en surface est nettoyée ou soufflée par les vents. Un débit plus élevé de l'eau ou des vents plus forts peuvent facilement enterrer ces concentrations sans toutefois empêcher la lumière de pénétrer de 1 à 2 cm sous la surface afin de permettre la croissance (Bargagli et al., 1999). Les principales communautés de mousse se rencontrent sur des substrats plus stables qui ne risquent pas d'être enterrés par le sable, par exemple, dans des dépressions situées à l'abri ou le long des berges de lagunes et de cours d'eau de fonte ainsi que dans les zones de filtration situées sous le manteau neigeux tardif où l'humidité perdure pendant plusieurs semaines. Certaines de ces concentrations comptent parmi les plus importantes de l'Antarctique continental puisqu'elles couvrent une superficie de 3 000 m². [1 s'agit notamment de concentrations de Bryum subrotundifolium (= B. argenteum) à plusieurs centaines de mètres à l'ouest de la principale colonie de manchots Adélie (Carte 4). D'autres concentrations, moins importantes, se rencontrent près du lac situé à proximité de la colonie de manchots Adélie (Carte 4) ainsi que de plus petites concentrations plus localisées de Ceratodon purpureus (avec des couches relativement épaisses de matières organiques mortes) dans une vallée au nord de Pointe Edmonson et dans la partie supérieure du principal cours d'eau dans la zone septentrionale libre de glace. Greenfield et. al. (1985) a indiqué que, à l'exception du cap Hallett, aucune région de la mer de Ross n'abrite une telle abondance de plantes même si en 1996 une zone de même dimension, presque exclusivement colonisée par Bryum subrotundifolium (= B. argenteum) a été découverte sur l'île Beaufort (ASPA n° 105), à environ 280 km au sud de Pointe Edmonson.
Les communautés dominées par les mousses comprennent jusqu'à sept espèces de bryophytes, plusieurs algues et cyanobactéries et, à l'extrémité la plus sèche du gradient humidité, plusieurs lichens logés dans la mousse moribonde (Lewis Smith, 1999 ; Bargagli et al., 1999). II existe des communautés ou zones de Bryum subrotundifolium (= B. argenteum), B. pseudotriquetrum et Ceratodon purpureus. Dans certains sites plus humides, l'hépatique Cephaloziella varians se retrouve parmi C. purpureus. Les communautés de mousse sèches et très ouvertes, souvent incrustées de lichens, contiennent en général Hennediella heimii, et se rencontrent souvent dans des cavités contenant de petites nappes de neige tardive. Sarconeurum glaciale a été observé sur un éboulis stable au-dessus du grand lac situé au sud de la zone (Lewis Smith, 1996). Les portions les plus élevées des colonies de mousses sont souvent recouvertes d'incrustations blanches de sels solubles (Bargagli et al., 1999).
Les communautés de lichens sont relativement variées, puisque 24 espèces ont été identifiées et au moins six espèces crustacées restent à identifier, même si elles sont peu abondantes (Castello, 2004 ; Lewis Smith, commentaire personnel 2004). Les lichens épilithiques sont généralement rares et peu répandus ; il s'agit principalement d'espèces crustacées et microfeuillues qui se retrouvent uniquement sur les rochers utilisés par les labbes et, occasionnellement, sur les affleurements stables des éboulis, les ravines humides et les zones de filtration temporaire. Les macrolichens sont rares, Umbilicaria aprina et Usnea sphacelata se retrouvant à de très rares endroits. La première de ces deux espèces est plus abondante dans les dépôts d'épandage des canaux légèrement inclinés et inondés par intermittence de la colline Ippolito, en association avec Physcia spp. et des petites touffes de Bryum subrotundifolium (=, B. argenteum) (Given, 1985, 1989), B. pseudotriquetrum et Ceratodon purpureus (Lewis Smith, commentaire personnel, 2004). Buellia frigida est le lichen crustacé le plus répandu sur les laves durcies mais une communauté d'espèces nitrophiles se rencontre sur les rochers utilisés comme perchoir par les labbes (Caloplaca, Candelariella, Rhizoplaca, Xanthoria). Dans les dépressions pierreuses, sous les manteaux neigeux tardifs, les tourbes de mousses sont souvent colonisées par des cyanobactéries croûteuses et des lichens ornithocoprophages (Candelaria, Candelariella, Lecanora, Xanthoria) et, lorsqu'il n'existe aucune influence aviaire, par Leproloma cacuminum blanc (Lewis Smith, 1996).
Les premiers travaux consacrés à la flore algale de Pointe Edmonson ont permis de dénombrer 17 cyanophyta, 10 chrysophyta et 15 chlorophyta (Broady, 1987). Des analyses plus récentes (Cavacini, commentaire personnel, 2003) ont permis d'identifier 120 espèces d'algues et de cyanobactéries, un nombre nettement plus important que les cyanophyta (28), chlorophyta (27), bacillariophyta (25) et xanthophyta (5) répertoriées précédemment (Cavacini, 1997, 2001 ; Fumanti et al., 1993, 1994a, 1994b ; Alfinito et al., 1998). Broady (1987) a observé peu d'endroits abritant de la végétation algale au niveau de sol ; la plus importante sont les couches oscillatoriales dans les dépressions humides dans les zones de sable de plage qui ont peut-être été des lagunes d'eau de fonte temporaire avant que l'étude ne soit réalisée. Des couches similaires ont été observées à proximité d'une zone de mousse dont Gloeocapsa sp. représentait un associé abondant. Prasiococcus calcarius a été observé dans les environs de la colonie de manchots Adélie, sous forme de petites zones de riches croûtes vertes au sol et de touffes de mousses moribondes. D'autres algues épiphytiques incluent l'oscillatoriale Nostoc sp., les chlorophytes unicellulaires y compris Pseudococcomyxa simplex, et le desmide Actinotaenium cucurbita. Une quantité importante d'algues d'eau douce a été observée, avec des couches oscillatoriales sur les lits des cours d'eau, des trames de filaments verts attachées à la surface de pierre (principalement Binuclearia tectorum et Prasiola spp.), des petits rubans de Prasiola calophylla sur la face inférieure des pierres et des croûtes épilithiques brun foncé (dominées par Chamaesiphon subglobosus et Nostoc sp.) recouvrant les moraines. Les lagunes présentes dans le sable de plage contenaient Chlamydomonas sp. et cf. Ulothrix sp. tandis que les lagunes fertilisées par le guano de manchots et de labbes contenaient Chlamydomonas sp. et des couches oscillatoriales benthiques noires. D'autres lagunes abritaient également de riches communautés benthiques oscillatoriales fréquemment associées à Nostoc sphaericum. Parmi les autres algues en abondance, citons Aphanothece castagnei, Binuclearia tectorum, Chamaesiphon subglobosus, Chroococcus minutus, C. turgidus, Luticola muticopsis, Pinnularia cymatopleura, Prasiola crispa (notamment en association avec les colonies de manchots et autres habitats enrichis par l'azote), Stauroneis anceps, plusieurs chlorophytes unicellulaires et ― dans la lagune à conductivité élevée ― cf. Ulothrix sp.
On trouve en abondance des algues et des cyanobactéries dans les sols humides tandis qu'ont été recensés des filaments et des tapis feuillu de Phormidium spp. (surtout sur des parcelles de sol humide et au fond des lacs de faible profondeur), des agrégats de Nostoc commune et une population de diatomées (Wynn-Williams, 1996 ; Lewis Smith, communication personnelle. 2004). L'espèce fongique Arthrobotrys ferox a été isolée sur les espèces de mousse Bryum pseudotriquetrum (= B. algens) et Ceratodon purpureus. A. ferox produit une sécrétion adhésive qui, comme on a pu l'observer, capture des collemboles de l'espèce Gressittacantha terranova (1,2 mm de longueur environ) (Onofri et Tosi, 1992).

7. Valeurs scientifiques
i) Invertébrés

Par rapport à d'autres zones décrites de Terre Victoria, on trouve une vaste gamme de nématodes dans les sols humides à Pointe Edmonson. Les nématodes découverts à Pointe Edmonson comprennent Eudorylaimus antarcticus, Monhysteridae sp., Panagrolaimus sp., Plectus antarcticus, P. frigophilus et Scottnema lyndsayea (Frati, 1997 ; Wall, communication personnelle, 2000). Connue jadis pour exister uniquement dans les McMurdo Dry Valleys, cette espèce a été découverte à Pointe Edmonson en 1995-1996 (Frati, 1997). En quantités moins abondantes sont les collemboles, le plus souvent de l'espèce Gressittacantha terranova, qui ont été trouvés en dessous de roches et sur le sol et les mousses dans un certain nombre de micro-habitats humides (Frati, 1997).

ii) Oiseaux en phase de reproduction

Les manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) se reproduisent en deux groupes près de la côte dans la partie la plus centrale et orientale de Pointe Edmonson, occupant un territoire global de quelque 9 000 m² (Carte 4). On trouvera au Tableau 1 un état récapitulatif du nombre des couples en phase de reproduction qui y ont été enregistrés entre 1981 et 1995, la moyenne durant cette période s'inscrivant à 2 080. En 1994-1995, la plupart des oiseaux sont, d'après le recensement effectué, arrivés aux environs des 30-31 octobre tandis que la plupart des jeunes avaient pris leur envol dès le 12 février, cette période se terminant le 21 février (Franchi et al., 1997). Un site de nidification abandonné (il avait été occupé il y a quelque 2 600 à 3 000 ans) se trouve à environ 1 km au nord-ouest de la colonie actuelle, sur une roche de fond adjacente à la saillie cuspidée (Baroni et Orombelli, 1994).
Tableau 1. Manchots Adélie (couples en phase de reproduction) à Pointe Edmonson, 1981-2005 (Données de Woehler, 1993 ; Olmastroni, communication personnelle, 2005).

ANNÉE
NOMBRE DE COUPLES
en phase de reproduction
1981
1 300
1984
1 802
1987
2 491
1989
1 792
1991
1 316
1994
1 960
1995
1 935
1996
1 824
1997
1 961
1999
2 005
2001
1 988
2003
2 588
2005
2 385

Entre 2005 et 2010, et en conformité avec les procédures du programme de surveillance de l'écosystème de la CCAMLR, trois recensements de population ont eu lieu à la Pointe Edmonson ; la colonie comptait 2 385, 2 303 et 2 112 nids occupés en 2005, 2007 et 2010 respectivement.
Le nombre moyen de nids recensés depuis le début du programme de recherche est de 2 112. La population semble donc se maintenir autour de la moyenne de 2 080 nids estimée pour 1994-2005.
Le rapport entre les nombres de labbes et de manchots continue à être élevé (1/20), comme l'a déjà relevé Pezzo et al. (2001). La population de labbes de la Pointe Edmonson à proximité de la colonie de manchots Adélie est restée stable au cours des années, comprenant quelque 130 couples en phase de reproduction pendant la saison d'été 2010. 55 et 61 couples en phase de reproduction ont aussi été recensés à la Pointe Edmonson Nord et à la Pointe Edmonson Sud, respectivement, pendant la saison d'été 2010.
Une colonie de labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) en phase de reproduction dans la zone est l'une des plus nombreuses de Terre Victoria Land, avec plus de 120 couples, dont 36 occupent la colline Ippolito (CCAMLR, 1999 ; Pezzo et al., 2001 ; Volpi, communication personnelle 2005). Qui plus est, la zone comprend deux sites de rassemblement, à proximité de vastes étangs d'eau douce, qui sont utilisés pendant toutes la saison de la reproduction par des groupes hors âge de 50 à 70 individus (Pezzo 2001 ; Volpi 2005, communication personnelle). Des troupes de pétrels des neiges (Pagodroma nivea) ont été observés survolant la zone, et des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) sont fréquemment visibles. Pour autant qu'on le sache, aucune de ces deux espèces ne se reproduit à l'intérieur de la zone.

iii) Mammifères en phase de reproduction

A Pointe Edmonson, des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) (> 50) se reproduisent régulièrement dans le milieu marin proche de la côte (sur la banquise côtière) à l'intérieur de la zone. Les femelles viennent y mettre bas et élèvent leurs petits sur la banquise côtière. Plus tard en été, ces phoques viennent souvent s'établir sur des plages dans la zone.

8. Recherches scientifiques
i) Etudes du programme de contrôle
de l'écosystème de la CCAMLR

1. La présence à Pointe Edmonson de colonies de manchots en phase de reproduction est l'absence de pêcheries de krill dans leur zone d'alimentation renforcent l'importance de ce site pour les études comparatives et son inclusion parmi les autres sites CEMP du réseau de surveillance des écosystèmes mis sur pied pour atteindre les objectifs de la CCAMLR. La désignation de " zone protégée " a pour objet de permettre la poursuite des activités de recherche et de surveillance planifiées tout en évitant ou en éliminant dans toute la mesure du possible les activités susceptibles de perturber ou d'affecter les résultats des programmes de recherche et de surveillance, ou de modifier les caractéristiques naturelles du site.
2. Le manchot Adélie est une espèce qui revêt un intérêt particulier pour les activités de surveillance de routine et de recherche dirigée du CEMP sur ce site. C'est la raison pour laquelle le programme de surveillance des manchots Adélie (APMP), un projet de recherche que mènent conjointement des biologistes italiens et australiens, est en cours d'exécution à Pointe Edmonson depuis 1994-1995. Outre un système automatisé de surveillance des manchots (APMS), des clôtures ont été installées pour diriger les manchots vers un pont qui enregistre leur poids, leur identité et le sens de leurs déplacements alors qu'ils vont et viennent entre la mer et leur colonie de reproduction. Ce système, de concert avec les observations sur place des chercheurs, constitue la base d'une étude de 500 à 600 nids dans le secteur nord de la colonie qui fait partie du programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR (CCAMLR, 1999 ; Olmastroni et al., 2000).
3. Parmi les paramètres observés sur une base régulière figurent les tendances d'évolution démographique (A3), la démographie (A4), la durée de l'alimentation (A5), le succès de la reproduction (A6), le poids des poussins à l'envol (A7), l'alimentation des poussins (A8) et la chronologie de la reproduction (A9).
4. Les études des manchots Adélie font également intervenir le contrôle de la population, des expériences avec des émetteurs satellitaires et des enregistreurs de température/profondeur installés sur des manchots pour en étudier l'emplacement et la durée de leur alimentation. Conjugué au lavage de l'estomac pour enregistrer le régime alimentaire des manchots soumis à un contrôle, ce programme permet de se faire une très bonne idée de l'écologie d'alimentation des manchots Adélie (Olmastroni, 2002). Les données alimentaires (Olmastroni et al., 2004) ont confirmé les résultats de la répartition du krill en mer de Ross (Azzali et Kalinowski, 2000 ; Azzali et al., 2000) et indiquent que cette colonie se trouve à un point de transition de la disponibilité de E. superba entre des colonies au nord et d'autres plus au sud où cette espèce ne figure que rarement dans le régime alimentaire des manchots (Emison, 1968 ; Ainley, 2002). Par ailleurs, ces études ont mis en exergue l'importance du poisson dans l'alimentation du manchot Adélie qui, certaines années, a représenté jusqu'à 50 % du contenu de l'estomac.
Les données météorologiques et glaciaires locales permettent également de mieux comprendre les facteurs susceptibles d'affecter la biologie de la reproduction de l'espèce (Olmastroni et al., 2004). Qui plus est, les études de comportement font également partie des activités de recherche (Pilastro et al., 2001).
Les travaux de recherche consacrés à la colonie adjacente de labbes antarctiques portent sur la biologie de reproduction (Pezzo et al., 2001), la dynamique de population et les schémas de migration. Depuis 1998-1999, plus de 300 labbes antarctiques ont été bagués avec des bagues de métal de couleur pour faciliter les activités de recherche sur le terrain qui exigent le repérage d'oiseaux particuliers et permettront l'identification des oiseaux en migration de la zone.

ii) Autres activités scientifiques après 2005

Ecologie des oiseaux marins et études menées par le programme de surveillance de l'écosystème de la CCAMLR (CEMP).
Les études des manchots Adélie ont examiné les paramètres démographiques estimés par rapport à des caractéristiques individuelles (sexe et âge) ainsi qu'à des variables environnementales à grande échelle (anomalies de l'étendue de glace de mer d'hiver de la mer de Ross et indice SOI) et à échelle locale (disponibilité de la nourriture). Alors que les facteurs environnementaux à grande échelle ont un impact sur la survie des adultes, le succès de reproduction varie surtout par rapport aux variables locales. Le succès de reproduction est particulièrement faible lorsque des événements stochastiques locaux coïncident avec les périodes sensibles du cycle reproductif (immédiatement après l'éclosion des œufs) (Olmastroni et al. 2004 ; Pezzo et al, 2007 ; Ballerini et al., 2009). D'autre part, des changements dans l'étendue de la banquise côtière située devant les zones de reproduction ont une influence sur la durée des vols entre la colonie et les aires d'alimentation des adultes en phase de reproduction ; la durée des excursions faites par les femelles en quête de nourriture, la durée et le nombre de leurs plongées étaient tous supérieurs à ceux des mâles. Le sexe et l'année n'avaient pas d'effet sur les paramètres de plongée, mais ceux-ci variaient en fonction des stages de reproduction (Nesti et al. 2010). La probabilité de survie annuelle adulte à Pointe Edmonson (0,85, éventail 0,76 ― 0,94) était proche de celle qui a été estimée pour les autre populations de manchots Adélie, où des individus avaient été identifiés par des transpondeurs passifs. Un taux de survie annuel moyen de 0,85 semble être typique pour l'espèce, et concorde avec la durée de vie moyenne attendue d'à peu près onze ans (6,6 ans une fois l'âge adulte atteint) (Ballerini et al., 2009).
Certains des aspects de la biologie reproductive des labbes antarctiques ont été étudiés pendant cinq campagnes et font l'objet d'une thèse doctorale en cours à l'université de Sienne (A. Franceschi, Aspetti della Biologia riproduttiva dello Stercorario di McCormick, Stercorarius maccormicki).

iii) Autres activités scientifiques

Les premières études de l'écologie terrestre à Pointe Edmonson ont commencé dans les années 80 encore que des scientifiques italiens en particulier se soient livrés de façon plus intensive à ce type de recherche et d'autres formes d'activité scientifique dans les années 90. C'est à Pointe Edmonson qu'en décembre 1995 et janvier 1996 s'est installé BIOTEX 1, la première expédition de recherche du SCAR sur les études biologiques et les écosystèmes terrestres antarctiques (BIOTAS). C'est ainsi que dix chercheurs de trois pays ont participé à plusieurs projets scientifiques qui comprenaient des études écologiques, physiologiques et biogéographiques taxonomiques sur les cyanobactéries, les algues, les bryophytes, les lichens (y compris les communautés chasmolithiques et endolithiques), les nématodes, les collemboles et les acariens, des études de la biogéochimie des sols et de l'eau douce, des études sur l'activité métabolique microbienne et la colonisation ainsi que des études sur les réactions photosynthétiques aux conditions ambiantes et contrôlées des mousses, des lichens et des pigments végétaux qui peuvent agir comme agent photoprotecteur (Bargagli, 1999). Le programme BIOTAS a pris officiellement fin mais on s'attend à ce que d'autres études de ce genre se poursuivent à Pointe Edmonson.

9. Activités et impacts humains

C'est vraisemblablement le 6 février 1890 que Pointe Edmonson a reçu sa première visite lorsque Carsten Borchgrevink a débarqué juste au nord du mont Melbourne sur " un promontoire quasiment libre de neige... d'une superficie d'environ 100 acres " et gravi les pentes sur environ 200 m (Borchgrevink, 1901 : 261). La région de la baie Wood a rarement été mentionnée durant les soixante-dix années suivantes et elle n'a sans doute été visitée qu'à des intervalles peu fréquents. Les activités dans la zone ont augmenté dans les années 80, tout d'abord avec les premières visites des expéditions GANOVEX (Allemagne). Des travaux de recherche botanique y ont été entrepris en décembre 1984 (Given, 1985 ; Greenfield et al., 1985 ; Broady, 1987) ainsi qu'en janvier 1989, époque à laquelle les premières propositions portant protection spéciale du site ont été faites (Given, communication personnelle 2003). Avec l'installation en 1986-1987 par l'Italie d'une station à proximité de la baie de Terra Nova, l'intérêt pour la recherche dans le site s'est intensifié.
L'ère moderne des activités humaines à Pointe Edmonson s'est en grande partie limitée à la science. Leurs impacts n'ont pas été décrits mais ils sont considérés comme mineurs et limités à des questions telles que les campements, les traces de pas, les repères de diverses sortes, les déchets humains, l'échantillonnage scientifique, la gestion de nombres restreints d'oiseaux (par exemple, l'installation de dispositifs permettant de suivre les oiseaux, le lavage d'estomac et les mesures biométriques), et quelques impacts associés à l'accès par hélicoptère ainsi qu'à l'installation et au bon fonctionnement des installations de campement et de recherche à la colonie de manchots comme sur la saillie cuspidée nord. Un déversement au moins d'hydrocarbures d'environ 500 ml, et deux autres déversements de quantités moins élevées ont été déclarés en 1996 qui avaient été causés par des opérations de ravitaillement au générateur et d'entreposage du carburant à proximité des colonies de manchots (voir les sites perturbés qui sont indiqués sur la Carte 4). En outre, des déchets marins viennent de temps à autre s'échouer sur des plages à l'intérieur de la zone. La zone à accès limité de la colline Ippolito a fait l'objet de moins d'activités humaines qu'à Pointe Edmonson et les impacts dans cette zone sont censés être négligeables.

i) Zones à accès limité
et zones gérées à l'intérieur de la zone

La zone libre de glace de la colline lppolito (1,12 km²) à environ 1,5 km au nord-ouest de Pointe Edmonson est désignée en tant que zone à accès limité afin de préserver une partie de cette zone comme site de référence pour de futures études comparatives alors que le reste de la zone terrestre (qui a une biologie, des caractéristiques et un caractère similaires) est en règle plus générale disponible pour des programmes de recherche et le prélèvement d'échantillons. Les lignes de démarcation nord, ouest et sud de la zone à accès limité sont définies comme étant les marges de la glace permanente qui s'étendent du mont Melbourne et coïncident avec la ligne de démarcation de la zone (Cartes 1 et 3). La ligne est de la zone à accès limité est l'étale de basse mer moyen le long du littoral de cette zone libre de glace.
L'accès à la zone à accès limité est autorisé uniquement pour des raisons scientifiques essentielles ou à des fins de gestion (comme une inspection ou un examen) auxquelles il n'est pas possible de satisfaire ailleurs dans la zone.

ii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone

Site du CEMP : une cabane en fibre de verre destinée à l'observation sur le terrain, équipée d'un appareillage scientifique et d'un panneau APMS, et deux cabanes du type Nunsen (capacité d'accueil : quatre personnes) ont été mises en place par le PNRA en 1994-1995 à l'appui des travaux de recherche du CEMP. Ces structures sont installées sur une colline rocheuse à une hauteur de 16 m, à 80 m de la côte et à 40 m au sud de la sous-colonie nord de manchots (Cartes 2 et 4). Au début de chaque saison de travail sur le terrain, un générateur et un certain nombre de fûts de carburant sont entreposés temporairement à environ 20 m du camp, puis enlevés à la fin de la saison. Adjacente à la sous-colonie nord de manchots, des clôtures en mailles métalliques (30 à 50 cm) ont été installées pour diriger les manchots vers le pont bascule APMS.
Autres activités : En 1995-1996, quelque 50 cloches de plastique ont été installées en dix endroits partout dans la zone au titre du programme BIOTEX-1 (Cartes 2 et 4). Plusieurs cloches additionnelles avaient été installées l'année précédente en quatre endroits (Wynn-Williams, 1996). On ne sait pas exactement quel est le nombre de ces cloches qui se trouvent encore à l'intérieur de la zone. Des campements temporaires ont été installés pour la durée du programme BIOTEX-1 à l'endroit du site de campement désigné ; elles ont maintenant été enlevées.
Les stations permanentes les plus proches sont la station Mario Zucchelli à la baie de Terra Nova (Italie) et la station Gondwana (Allemagne), qui se trouvent à environ 50 km et 45 km au sud respectivement.

iii) Emplacement des autres zones protégées
à proximité directe de la zone

Les zones protégées les plus proches de Pointe Edmonson sont les suivantes : mont Melbourne (ZSPA n° 118) située à 13 km à l'ouest ; et une zone marine à la baie de Terra Nova (ZSPA n° 161) située à environ 52 km au sud (Carte 1, encart 2).

10. Critères de délivrance des permis

L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― Un permis est délivré uniquement pour faire des travaux de recherche indispensables scientifiques dans la zone, ou pour des raisons scientifiques qui ne peuvent pas être appliquées ailleurs ; ou
― Un permis est délivré pour des raisons de gestion essentielles qui sont conformes aux objectifs du plan telles que des activités d'inspection, d'entretien ou de révision ;
― L'accès à la zone d'accès limité est autorisé uniquement pour des raisons scientifiques ou de gestion impératives (inspection ou évaluation) qui ne peuvent être effectuées ailleurs à l'intérieur de la zone ;
― Les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs écologiques ou scientifiques de la zone ;
― Toutes les activités de gestion visent la réalisation des buts du plan de gestion ;
― Les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― La détention du permis ou d'une copie certifiée conforme est impérative dans la zone ;
― Un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis ;
― Tout permis sera délivré pour une durée donnée ;
― L'autorité compétente devra être notifiée de toutes les activités et/ou mesures qui n'ont pas été incluses dans le permis autorisé.

i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone

L'accès à la zone sera autorisé en petite embarcation, à pied ou en hélicoptère. Les déplacements terrestres dans la zone se feront à pied ou en hélicoptère. L'accès à la zone en véhicule est limité aux conditions qui sont décrites ci-dessous.

Embarcations

L'accès à la partie de la zone où se trouve la Pointe Edmonson est interdit partout où se trouve des colonies de pinnipèdes ou d'oiseaux de mer ou sur la plage. Tout accès pour des raisons autres que les activités de recherche au titre du CEMP doit être effectué de manière à ne pas perturber les pinnipèdes et les oiseaux de mer (Cartes 1 et 2). Aucune restriction ne s'applique aux débarquements à partir de la mer mais, lorsqu'ils pénètrent dans la principale zone libre de glace de Pointe Edmonson, les visiteurs devront de préférence débarquer à la saillie cuspidée septentrionale et éviter de le faire à proximité de colonies d'oiseaux reproducteurs (Carte 2).

Accès limité des véhicules

L'utilisation de véhicules à l'intérieur de la zone est interdite sauf à la limite sud de la zone où ils peuvent être utilisés sur la glace de mer pour accéder à la côte d'où les visiteurs devront poursuivre leur chemin à pied. Par conséquent, elle doit éviter toute interférence avec les sentiers d'alimentation des animaux et la colonie de manchots Adélie. Dans l'utilisation de véhicules sur la glace de mer, il faut prendre soin d'éviter les phoques de Weddell en phase de reproduction qui pourraient s'y trouver ; les véhicules doivent rouler à basse vitesse et ne pas s'approcher à moins de 50 m. L'accès terrestre au site est autorisé jusqu'à la ligne de démarcation de la zone. La circulation devra être maintenue au minimum nécessaire pour la conduite des activités autorisées.

Accès en aéronef et survol

Toutes les restrictions imposées à l'accès en aéronef et au survol décrites dans ce plan devront être appliquées durant la période qui va du 15 octobre au 20 février compris. Le mouvement et l'atterrissage d'aéronefs dans la zone sont autorisés sous réserve que les conditions suivantes soient strictement réunies :
i) Tous les survols de la zone à des fins autres que l'accès à la zone seront réalisés en tenant compte des restrictions figurant dans le tableau ci-dessous en matière d'altitude ;

Altitudes minimales de survol dans la zone en fonction du type d'aéronef


TYPE D'AÉRONEF
NOMBRE DE MOTEURS
ALTITUDE MINIMALE PAR RAPPORT AU SOL
Pieds
Mètres
Hélicoptère
1
2 461
750
Hélicoptère
2
3 281
1 000
Voilure fixe
1 ou 2
1 476
450
Voilure fixe
4
3 281
1 000


ii) L'atterrissage d'hélicoptères est autorisé en trois endroits spécifiques uniquement (Cartes 1 à 4). Les sites d'atterrissage répondent aux coordonnées suivantes :
(A) Ils seront utilisés pour la plupart des buts recherchés, situés sur la saillie cuspidée septentrionale de Pointe Edmonson (Carte 2) (74° 19' 24'' de latitude sud, 165° 07' 12'' de longitude est) ;
(B) L'atterrissage est autorisé à l'appui du programme de surveillance des manchots lorsque l'hélicoptère est nécessaire pour le transport de matériel lourd et de fournitures (Carte 2) (74° 19'43'' de latitude sud, 165° 07'57'' de longitude est) ; et
(C) L'atterrissage est autorisé pour accéder à la zone à accès limité qui est située dans l'aire nord libre de glace (colline Ippolito, Carte 3) (74° 18' 50'' de latitude sud, 165° 04' 29'' de longitude est).
iii) Dans des circonstances exceptionnelles, l'accès par hélicoptère peut être spécifiquement autorisé ailleurs à l'intérieur de la zone pour appuyer des activités scientifiques ou des activités de gestion, et ce en fonction des conditions imposées par le permis aux sites et à la programmation d'accès. L'atterrissage des hélicoptères en des sites où la végétation est considérable devrait être interdit en tous temps (Cartes 2 à 4) ;
iv) L'itinéraire d'accès désigné des aéronefs suit une direction ouest et nord-ouest de la zone, à partir des pentes de glace est inférieures du mont Melbourne (Cartes 1 à 3). Les aéronefs devront aborder le principal site d'atterrissage désigné (A) sur la saillie cuspidée en provenance du nord-ouest au-dessus et à proximité de la baie de Sienne. Le cas échéant, l'accès au site d'atterrissage (B) devrait suivre le même itinéraire et parcourir une distance additionnelle de 700 m vers le sud-est. L'itinéraire de départ est identique mais à l'envers ;
v) S'il y a lieu, l'accès au site d'atterrissage (C) devra se faire à partir des pentes de glace est inférieures du mont Melbourne et les hélicoptères devront se diriger directement vers le site d'atterrissage depuis le sud en survolant la terre ou, lorsque cela est impossible, en survolant la baie de Sienne en évitant les sites de nidification des labbes qui se trouvent au nord du site d'atterrissage ;
vi) L'utilisation de grenades fumigènes pour déterminer la direction des vents est interdite dans la zone sauf pour des raisons de sécurité impérieuses. Ces grenades doivent être récupérées.

Accès à pied et déplacements dans la zone

Tout déplacement sur la terre ferme dans la zone ne peut être effectué qu'à pied. Les visiteurs doivent prendre toutes les précautions d'usage pour minimiser les perturbations des oiseaux en phase de reproduction, les sols, les caractéristiques géomorphologiques et les surfaces de végétation et ils doivent, dans la mesure du possible, éviter d'endommager les plantes délicates et les sols souvent gorgés d'eau. Les déplacements à pied doivent être réduits au minimum en fonction des objectifs de toute activité autorisée et il convient à tout moment de veiller à minimiser tout effet nuisible du piétinement. Les piétons qui ne se livrent pas à des travaux de recherche ou à des activités de gestion portant sur les manchots n'entreront pas dans les colonies et devront rester en tout temps à une distance d'au moins 15 m des oiseaux en phase de reproduction. Il faudra veiller à ce que les dispositifs de surveillance, les clôtures et autres installations scientifiques ne soient pas perturbés.
Les piétons qui se déplacent entre les sites d'atterrissage (A) et (B) des hélicoptères jusqu'à la colonie de manchots Adélie devront suivre les itinéraires de marche privilégiés qui sont indiqués sur les Cartes 2 et 4 ou suivre un itinéraire le long de la plage.

ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit

Le programme de recherche associé au CEMP de la CCAMLR.
Des études scientifiques qui ne portent pas atteinte aux valeurs scientifiques et à l'écosystème de la région.
Des activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.

iii) Installation, modification ou enlèvement de structures

Aucune structure ne peut être installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis. Tout le matériel scientifique installé dans la zone doit être autorisé par un permis et identifier clairement le pays, le nom du principal chercheur et l'année de l'installation. Tous les articles doivent être fabriqués avec des matériaux qui posent un risque minimum de pollution de la zone. L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera une des conditions de la délivrance de ce permis. Les structures permanentes sont interdites.

iv) Emplacement des camps

Des campements semi-permanents et temporaires sont autorisés dans la zone à l'endroit primaire désigné qui est situé sur la saillie cuspidée de Pointe Edmonson (Carte 2). Les campements au camp de recherche du CEMP (Cartes 2 et 4) sont réservés exclusivement aux activités relevant du programme de surveillance des manchots Adélie. Selon les besoins, à l'intérieur de la zone à accès limité et à des fins décrites avec précision dans le permis, des campements temporaires sont autorisés sur le site désigné (C) (74° 18' 51'' de latitude sud, 165° 04'16'' longitude est) à une centaine de mètres à l'ouest du site d'atterrissage des hélicoptères.

v) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone

L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes est interdite et les précautions visées au point 10 ix) seront prises en cas d'introductions accidentelles. Compte tenu de la présence de colonies d'oiseaux reproducteurs à Pointe Edmonson, aucun produit de la volaille, y compris les produits contenant des œufs en poudre ainsi que les déchets de tels produits, ne sera introduit dans la zone. Aucun herbicide ni pesticide ne doit être introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, sera retiré de la zone au plus tard dès que prendront fin les activités prévues par le permis. Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf autorisation prévue par le permis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion. Des dispositifs de nettoyage des déversements d'hydrocarbures devront être placés en des endroits où du combustible est régulièrement utilisé. Tous les matériaux introduits dans la zone pour une période déterminée uniquement en seront enlevés au plus tard à la fin de ladite période, et ils seront entreposés et manipulés de manière à minimiser les risques pour l'environnement. En cas de déversement susceptible de porter préjudice aux valeurs de la zone, ils en seront retirés dans la mesure où ce retrait n'a pas des conséquences plus graves que de les laisser in situ. L'autorité compétente devra être notifiée de tout déversement ou non enlèvement qui n'a pas été inclus dans le permis autorisé.

vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore

Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis délivré conformément à l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. Dans le cas de prélèvements ou de perturbations nuisibles d'animaux, le SCAR Code of Conduct for Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) devra être utilisé comme norme minimale.

vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été apportée dans la zone par le détenteur du permis

Le ramassage ou l'enlèvement de toute chose qui n'a pas été apporté dans la zone par le détenteur du permis ne peut se faire qu'en conformité avec le permis, mais il doit se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion. Un permis ne sera pas délivré si l'on craint à juste titre que l'échantillonnage proposé prélèverait, enlèverait ou endommagerait de telles quantités de roche, de sol, de flore ou de faune sauvages que leur distribution ou abondance sur Pointe Edmonson serait sérieusement affectée. Tout matériau d'origine humaine susceptible de nuire aux valeurs de la zone, qui n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, doit être enlevé dans la mesure où cet enlèvement n'entraînera pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.

viii) Elimination des déchets

Tous les déchets, à l'exception des déchets humains, seront retirés de la zone. Les déchets humains seront soit enlevés de la zone, soit incinérés en recourant à des technologies conçues à cette fin comme une toilette au propane ou, dans le cas des déchets humains liquides, ils pourront être évacués en mer.

ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints

1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de surveillance et d'inspection du site qui peuvent impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, de révision ou de protection.
2. Tous les sites spécifiques dont le suivi sera de longue durée seront correctement balisés.
3. Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs scientifiques et écologiques de Pointe Edmonson. Il conviendra de ne pas introduire de plantes, de microbes et d'invertébrés issus d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les visiteurs devront veiller à ce que tout le matériel d'échantillonnage et de balisage introduit dans la zone soit propre. Les chaussures et autres équipements à utiliser dans la zone (sacs à dos, tentes, etc.) devront aussi, dans la mesure du possible, être soigneusement nettoyés avant de pénétrer dans la zone.

x) Rapports de visite

Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ces rapports doivent, le cas échéant, inclure les informations identifiées dans le Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, et ce afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.

Bibliographie

Ainley, D.G. 2002. The Adélie Penguin. Bellwether of climate change. Columbia University Press, New York.
Alfinito, S., Fumanti, B. and Cavacini, P. 1998. Epiphytic algae on mosses from northern Victoria Land (Antarctica). Nova Hedwigia 66 (3-4) : 473-80.
Ancora, S., Volpi, V., Olmastroni, S., Leonzio, C. and Focardi, S. 2002. Assumption and elimination of trace elements in Adélie penguins from Antarctica : a preliminary study. Marine Environmental Research 54 : 341-44.
Azzali M. and J. Kalinowski. 2000. Spatial and temporal distribution of krill Euphausia superba biomass in the Ross Sea. In : Ianora A. (ed). Ross Sea Ecology. Springer, Berlin, 433-455.
Azzali M., J. Kalinowski, G. Lanciani and G. Cosimi. 2000. Characteristic Properties and dynamic aspects of krill swarms from the Ross Sea. In : Faranda F. G.L., Ianora A. (Ed). Ross Sea Ecology. Springer, Berlin, 413-431.
Bargagli, R., Martella, L. and Sanchez-Hemandez, J.C. 1997. The environent and biota at Edmonson Point (BIOTEX 1) : preliminary results on environmental biogeochemistry. In di Prisco, G., Focardi, S. and Luporini, P. (eds) Proceed. Third Meet. Antarctic Biology, Santa Margherita Ligure, 13-15 December 1996. Camerino University Press : 261-71.
Bargagli, R. 1999. Report on Italian activities. BIOTAS Newsletter N° 13. Austral summer 1998/99. A.H.L. Huiskes (ed) Netherlands Institute of Ecology : 16-17.
Bargagli, R., Sanchez-Hemandez, J.C., Martella, L. and Monaci, F. 1998. Mercury, cadmium and lead accumulation in Antarctic mosses growing along nutrient and moisture gradients. Polar Biology 19 : 316-322.
Bargagli, R., Smith, R.I.L., Martella, L., Monaci, F., Sanchez-Hernandez, J.C. and Ugolini, F.C. 1999. Solution geochemistry and behaviour of major and trace elements during summer in a moss community at Edmonson Point, Victoria Land, Antarctica. Antarctic Science 11(1) : 3-12.
Bargagli, R., Wynn-Williams, D., Bersan, F., Cavacini, P., Ertz, S., Freckman, D. Lewis Smith, R., Russell, N. and Smith, A.1997. Field Report ― BIOTEX 1 : First BIOTAS Expedition (Edmonson Point ― Baia Terra Nova, Dec 10 1995 ― Feb 6 1996). Newsletter of the Italian Biological Research in Antarctica 1 (Austral summer 1995-96) : 42-58.
Baroni, C. and Orombelli, G. 1994. Holocene glacier variations in the Terra Nova Bay area (Victoria Land, Antarctica). Antarctic Science 6(4) :497-505.
Broady, P.A.1987. A floristic survey of algae at four locations in Northern Victoria Land. New Zealand Antarctic Record 7(3) : 8-19.
Borchgrevink, C. 1901. First on the Antarctic Continent : Being an Account of the British Antarctic Expedition 1898-1900. G. Newnes. Ltd, London.
Cannone, N. and Guglielmin, M. 2003. Vegetation and permafrost : sensitive systems for the development of a monitoring program of climate change along an Antarctic transect. In : Huiskes, A.H.L., Gieskes, W.W.C., Rozema, J., Schorno, R.M.L., Van der Vies, S.M., Wolff, W.J. (Editors) Antarctic biology in a global context. Backhuys, Leiden : 31-36
Cannone, N., Guglielmin, M., Ellis Evans J.C., and Strachan R. in prep. Interactions between climate, vegetation and active layer in Maritime Antarctica. (submitted to Journal of Applied Ecology)
Cannone, N., Guglielmin, M., Gerdol, R., and Dramis, F. 2001. La vegetazione delle aree con permafrost per il monitoraggio del Global Change nelle regioni polari ed alpine. Abstract and Oral Presentation, 96à Congresso della Societa Botanica Italiana, Varese, 26-28 Settembre 2001.Castello, M. 2004. Lichens of the Terra Nova Bay area, Northern Victoria Land (continental Antarctica). Studia Geobotanica 22 : 3-54.
Cavacini, P. 1997. La microflora algale non marina della Northen Victoria Land (Antartide). Ph.D. Thesis. Università " La Sapienza " di Roma. 234 pp.
Cavacini, P. 2001. Soil algae from Northern Victoria Land (Antarctica). Polar Bioscience 14 : 46-61.
CCAMLR. 1999. Report of member's activities in the Convention Area 1998/99 : Italy. CCAMLR-XVIII/MA/14.
Clarke, J., Manly, B., Kerry, K., Gardner, H., Franchi, E. and Focardi, S. 1998. Sex differences in Adélie penguin foraging strategies. Polar Biology 20 : 248-58.
Corsolini, S. and Trémont, R. 1997. Australia-Italy cooperation in Antarctica : Adélie Penguin monitoring program, Edmonson Point, Ross Sea Region. Newsletter of the Italian Biological Research in Antarctica 1 (Austral summer 1995-96) : 59-64.
Corsolini, S., Ademollo, N., Romeo, T., Olmastroni, S. and Focardi, S. 2003. Persistent organic pollutants in some species of a Ross Sea pelagic trophic web. Antarctic Science 15(1) : 95-104.
Corsolini, S., Kannan, K., Imagawa, T., Focardi, S. and Giesy J.P. 2002. Polychloronaphthalenes and other dioxin-like compounds in Arctic and Antarctic marine food webs. Environmental Science and Technolology 36 : 3490-96.
Corsolini, S., Olmastroni, S., Ademollo, N. and Focardi, S. 1999. Concentration and toxic evaluation of polychlorobiphenyls (PCBs) in Adélie Penguin (Pygoscelis adeliae) from Edmonson Point (Ross Sea, Antarctica). Tokyo 2-3 December 1999.
Emison, W. B. 1968. Feeding preferences of the Adélie penguin at Cape Crozier, Ross Island. Antarctic Research Series 12: 191-212.
Ertz, S. 1996. BIOTEX field report : December 1995 ― February 1996. Strategies of Antarctic terrestrial organisms to protect against ultra-violet radiation. Unpublished field report in BAS Archives AD. 6/2/1995/NT3.
Fenice M., Selbmann L., Zucconi L. and Onofri S. 1997. Production of extracellular enzymes by Antarctic fungal strains. Polar Biology 17 :275-280.
Franchi, E., Corsolini, S., Clarke, J.C., Lawless R. and Tremont, R. 1996. The three dimensional foraging patterns of Adélie penguins at Edmonson Point, Antarctica. Third International Penguin Conference, Cape Town, South Africa, 2-6 September 1996.
Franchi, E., Corsolini, S., Focardi, S., Clarke, J.C., Trémont, R. and Kerry, K.K. 1997. Biological research on Adélie penguin (Pygoscelis adeliae) associated with the CCAMLR Ecosystem Monitoring Program (CEMP). In di Prisco, G., Focardi, S. and Luporini, P. (eds) Proceed. Third Meet. Antarctic Biology, Santa Margherita Ligure, 13-15 December 1996. Camerino University Press : 209-19.
Frati, F. 1997. Collembola of the north Victoria Land : distribution, population structure and preliminary data for the reconstruction of a molecular phylogeny of Antarctic collembola. Newsletter of the Italian Biological Research in Antarctica 1 (Austral summer 1995-96) : 30-38.
Frati F. 1999. Distribution and ecophysiology of terrestrial microarthropods in the Victoria Land. Newsletter of the Italian Biological Research in Antarctica 3 : 13-19.
Frati F., Fanciulli P.P., Carapelli A. and Dallai R. 1997. The Collembola of Northern Victoria Land (Antarctica) : distribution and ecological remarks. Pedobiologia 41 : 50-55.
Frati F., Fanciulli P.P., Carapelli A., De Carlo L. and Dallai R. 1996. Collembola of Northern Victoria Land : distribution, population structure and preliminary molecular data to study origin and evolution of Antarctic Collembola. Proceedings of the 3rd Meeting on Antarctic Biology, G. di Prisco, S. Focardi and P. Luporini eds., Camerino University Press : 321-330.
Fumanti, B., Alfinito, S. and Cavacini, P. 1993. Freshwater algae of Northern Victoria Land (Antarctica). Giorn. Bot. Ital., 127 (3) : 497.
Fumanti, B., Alfinito, S. and Cavacini, P. 1994a. Freshwater diatoms of Northern Victoria Land (Antarctica). 13th International Diatom Symposium, 1-7 September 1994, Acquafredda di Maratea (PZ), Italy, Abstract book : 226.
Fumanti, B., Alfinito, S. and Cavacini, P. 1994B. Floristic survey of the freshwater algae of Northern Victoria Land (Antarctica). Proceedings of the 2nd meeting on Antarctic Biology, Padova, 26-28 Feb. 1992. Edizioni Universitarie Patavine : 47-53.
Guilizzoni P., Libera V., Tartagli G., Mosello R., Ruggiu D., Manca M., Nocentini A, Contesini M., Panzani P., Beltrami M. 1991. Indagine per una caratterizzazione limnologica di ambienti lacustri antartici. Atti del 1° Convegno di Biologia Antartica. Roma CNR, 22-23 giu. 1989. Ed. Univ. Patavine : 377-408.Given, D.R. 1985. Fieldwork in Antarctica, November ― December 1984. Report 511B. Botany Division, DSIR, New Zealand.
Given, D.R. 1989. A proposal for SSSI status for Edmonson Point, Northern Victoria Land. Unpublished paper held in PNRA Archives.
Greenfield, L.G., Broady, P.A., Given, D.R., Codley, E.G. and Thompson, K. 1985. Immediate science report of NZARP Expedition K053 to RDRC. Botanical and biological studies in Victoria Land and Ross Island, during 1984-85.
Harris, C.M. and Grant, S.M. 2003. Science and management at Edmonson Point, Wood Bay, Victoria Land, Ross Sea : Report of the Workshop held in Siena, 8 June 2003. Includes Science Reviews by R. Bargagli, N. Cannone & M. Guglielmin, and S. Focardi. Cambridge, Environmental Research and Assessment.
Keys, J.R., Dingwall, P.R. and Freegard, J. (eds) 1988. Improving the Protected Area system in the Ross Sea region, Antarctica : Central Office Technical Report Series N° 2. Wellington, NZ Department of Conservation.
Kyle, P.R. 1990. A.1I. Melbourne Volcanic Province. In LeMasurier, W.E. and Thomson, J.W. (eds) Volcanoes of the Antarctic Plate and Southern Oceans. Antarctic Research Series 48 : 48-52.
La Rocca N., Moro I. and Andreoli, C. 1996. Survey on a microalga collected from an Edmonson Point pond (Victoria Land, Antarctica). Giornale Botanico Italiano, 130 :960-962.
Lewis Smith, R.I. 1996. BIOTEX 1 field report : December 1995 - January 1996 : plant ecology, colonisation and diversity at Edmonson Point and in the surrounding region of Victoria Land, Antarctica. Unpublished field report in BAS Archives AD. 6/2/1995/NT1.
Lewis Smith, R.I. 1999. Biological and environmental characteristics of three cosmopolitan mosses dominant in continental Antarctica. Journal of Vegetation Science 10 : 231-242.
Melick D.R. and Seppelt R.D. 1997. Vegetation patterns in relation to climatic and endogenous changes in Wilkes Land, continental Antarctica. Journal of Ecology 85 : 43-56.
Meurk, C.D., Given, D.R. and Foggo, M. N. 1989. Botanical investigations at Terra Nova Bay and Wood Bay, Northern
Victoria Land. 1988-89 NZARP Event K271 science report.
Olmastroni S, Pezzo F, Bisogno I., Focardi S, 2004B. Interannual variation in the summer diet of Adélie penguin Pygoscelis adeliae at Edmonson Point WG-EMM04/ 38.
Olmastroni S, Pezzo F, Volpi V, Corsolini S, Focardi S, Kerry K. 200lB. Foraging ecology of chick rearing of Adélie penguins in two colonies of the Ross Sea ; 27/8-1/9 2001 ; Amsterdam, The Netherlands. SCAR.
Olmastroni, S. 2002. Factors affecting the foraging strategies of Adélie penguin (Pygoscelis adeliae) at Edmonson Point, Ross Sea, Antarctica. PhD Thesis, Université di Siena.
Olmastroni, S., Corsolini, S., Franchi, E., Focardi, S., Clarke, J., Kerry, K., Lawless, R. and Tremont, R. 1998. Adélie penguin colony at Edmonson Point (Ross Sea, Antarctica) : a long term monitoring study. 31 August-September 1998 ; Christchurch, New Zealand. SCAR. p 143.
Olmastroni, S., Corsolini, S., Pezzo, F., Focardi, S. and Kerry, K. 2000. The first five years of the Italian-Australian Joint Programme on the Adélie Penguin : an overview. Italian Journal of Zoology Supplement 1 : 141-45.
Onofri, S. and Tofi, S. 1992. Arthrobotrys ferox sp. nov., a springtail-capturing hyphomycete from continental Antarctica. Mycotaxon 44(2) : 445-451. Orombelli, G. 1988. Le spiagge emerse oloceniche di Baia Terra Nova (Terra Vittoria, Antartide). Rend. Acc. Naz. Lincei.
Pezzo, F., Olmastroni, S., Corsolini, S., and Focardi, S. 2001. Factors affecting the breeding success of the south polar skua Catharacta maccormicki at Edmonson Point, Victoria Land, Antarctica. Polar Biology 24 :389-93.
Pilastro, A., Pezzo, F., Olmastroni, S., Callegarin, C., Corsolini, S. and Focardi, S. 2001. Extrapair paternity in the Adélie penguin Pygoscelis adeliae. Ibis 143 : 681-84.
Ricelli A., Fabbri A.A., Fumanti B., Cavacini P., Fanelli C. 1997. Analyses of effects of ultraviolet radiation on fatty acids and -tocopherol composition of some microalgae isolated from Antarctica. In di Prisco, G., Focardi, S., and Luporini P. (eds.), Proceedings of the 3rd meeting on " Antarctic Biology ", S. Margherita Ligure, December 13-15, 1996. Camerino University Press : 239-247.
Simeoni, U., Baroni, C., Meccheri, M., Taviani, M. and Zanon, G. 1989. Coastal studies in Northen Victoria Land (Antarctica) : Holocene beaches of Inexpressible Island, Tethys Bay and Edmonson Point. Bollettino di Oceanologia Teorica ed Applicata 7(1-2) : 5― 17.
Taylor, R.H., Wilson, P.R. and Thomas, B.W. 1990. Status and trends of Adélie Penguin populations in the Ross Sea region. Polar Record 26 :293-304.
Woehler, E.J. (ed) 1993. The distribution and abundance of Antarctic and sub-Antarctic penguins. SCAR, Cambridge.
Wörner G. and Viereck, L. 1990. A.I0. Mount Melbourne. In Le Masurier, W.E. and Thomson, J.W. (eds) Volcanoes of the Antarctic Plate and Southern Oceans. Antarctic Research Series 48 : 72-78.
Wynn-Williams, D.D. 1996. BIOTEX 1, first BIOTAS expedition : field report : Taylor Valley LTER Dec 1995, Terra Nova Bay Dec 1995 - Jan 1996 : microbial colonisation, propagule banks and survival processes. Unpublished field report in BAS Archives AD. 6/2/1995/NT2.
Zucconi L., Pagano S., Fenice M., Selbmann L., Tosi S., and Onofri S. 1996. Growth temperature preference of fungal strains from Victoria Land. Polar Biology l6 : 53-61.

Appendix 1
Recent bibliography and other publications of interest
for the research activity at Edmonson Point (Ross Sea)

D. Ainley, V. Toniolo, G. Ballard, K. Barton, J. Eastman, B. Karl, S. Focardi, G. Kooyman, P. Lyver, S. Olmastroni, B.S. Stewart, J. W. Testa, P. Wilson, 2006. Managing ecosystem uncertainty : critical habitat and dietary overlap of top-predators in the Ross Sea. WG-EMM 06/29
Tosca Ballerini, Giacomo Tavecchia, Silvia Olmastroni, Francesco Pezzo, Silvano Focardi 2009. Nonlinear effects of winter sea ice on the survival probabilities of Adélie penguins. Œcologia 161 : 253-265.
F. Borghini, A. Colacevich, S. Olmastroni 2010. Studi di ecologia e paleolimnologia nell'area protetta di Edmonson Point (Terra Vittoria, Antartide). Etruria Natura Anno VII : 77-86.
Cincinelli A., Martellini T. and Corsolini S., 2011. Hexachlorocyclohexanes in Arctic and Antarctic Marine Ecosystems, Pesticides ― Formulations, Effects, Fate, Edited by : Margarita Stoytcheva, ISBN : 978-953-307-532-7, Publisher : InTech, Publishing, Janeza Trdine 9, 51000 Rijeka, Croatia, January 2011,453-476, available al http://www.intechopen.com/articles/show/title/hexachloro-cyclohexanes-in-arctic-and-antartic-marine-ecosystems.
Corsolini S., 2011. Contamination Profile and Temporal Trend of POPs in Antarctic Biota. In Global contamination trends of persistent organic chemicals. Ed. B. Loganathan, P.K.S. Lam, Taylor & Francis, Boca Raton, FL, USA, in press.
Corsolini S., 2011. Antarctic : Persistent Organic Pollutants and Environmental Health in the Region. ln : Nriagu JO (ed.) Encyclopedia of Environmental Health, volume 1, pp. 83-96 Burlington : Elsevier, NVRN/978-0-444-52273-3.
Corsolini S., Ademollo N., Mariottini M., Focardi S., 2004. Poly-brominated diphenyl-ethers (PBDEs) and other Persistent Organic Pollutants in blood of penguins from the Ross Sea (Antarctica). Organohalogen Compd., 66 : 1695-1701.
Corsolini S, Covaci A, Ademollo N, Focardi S, Schepens P., 2005. Occurrence of organochlorine pesticides (OCPs) and their enantiomeric signatures, and concentrations of polybrominated diphenyl ethers (PBDEs) in the Adelie penguin food web, Antarctica. Environ Pollut., 140(2) : 371-382.
Corsolini S., Olmastroni S., Ademollo N., Minucci G., Focardi S., 2003. Persistent organic pollutants in stomach contents of Adélie penguins from Edmonson Point (Victoria Land, Antarctica). In : Antarctic Biology in a global context, Ed. A.H.L. Huiskes, W.W.C. Gieskes, J. Rozema, R.M.L. Schorno, S.M. Schomo van der Vies, W.J. Wolff. Backhuys Publishers, Leiden, The Netherlands. pp. 296-300
Fuoco, R. ; Bengtson Nash, S. M. ; Corsolini, S. ; Gambaro, A. ; Cincinelli, A. POPs in Antarctica ; A Report to the Antarctic Treaty in Kiev 2-13 June, 2008 ; Environmental Contamination in Antarctica (ECA) Pisa, 2008.
Sandra Lorenzini, Silvia Olmastroni, Francesco Pezzo, Maria Cristina Salvatore, Carlo Baroni 2009. Holocene Adélie penguin diet in Victoria Land, Antarctica. Polar Biology 32 :1077-1086.
Irène Nesti, Yan Ropert-Coudert, Akiko Kato, Michael Beaulieu, Silvano Focardi, Silvia Olmastroni 2010. Diving behaviour of chick-rearing Adélie Penguins at Edmonson Point, Ross Sea. Polar Biology 33 :969-978.
S. Olmastroni, F. Pezzo, V. Volpi, S. Focardi 2004a. Effects of weather and sea ice on Adélie penguin reproductive performance. CCAMLR Science 11 :99-109
F. Pezzo, S. Olmastroni, V. Volpi, S. Focardi 2007. Annual variation in reproductive parameters of Adélie penguins at Edmonson Point, Victoria Land, Antarctica. Polar Biologry 31 :39-45.

Annexe
Permis délivrés

Des permis délivrés pour la campagne antarctique italienne 2006-2011 l'autorisent à mener les activités suivantes :
Interférence ou échantillonnage des organismes vivants suivants dans la ZSPA n° 165 Pointe Edmonson :

Saison 2006-2007


ORGANISME
QUANTITÉ, N° OU KG
SYSTÈME D'ÉCHANTILLONNAGE
Pygoscelis adeliae
2 000
recensement visuel
Pygoscelis adeliae
10
marquage
Pygoscelis adeliae
10
échantillons de plumes
Stecorarius maccormicki
200
recensement visuel

Des échantillons d'eau ont été prélevés dans les lacs. Le permis autorisant l'accès à la ZSPA n° 165 était valide pour un campement de 40 jours.

Saison 2007-2008


ORGANISME
QUANTITÉ, N° OU KG
SYSTÈME D'ÉCHANTILLONNAGE




Les permis autorisant l'accès à la ZSPA n° 165 ont été délivrés uniquement pour accéder à la station météorologique deux fois, pour une durée de trois heures

Saison 2008-2009


ORGANISME
QUANTITÉ, N° OU KG
SYSTÈME D'ÉCHANTILLONNAGE




Aucune activité n'a été menée à la ZSPA n° 165 Pointe Edmonson au cours de la campagne 2007-2008.

Saison 2009-2010


ORGANISME
QUANTITÉ, N° OU KG
SYSTÈME D'ÉCHANTILLONNAGE
Pygoscelis adeliae
2 000
recensement visuel
Pygoscelis adeliae
18
échantillons de plume et sanguins
Stercorarius maccormicki
120
recensement visuel
Stercorarius maccormicki
10
échantillons de plume et sanguins
Mousses
200 g
échantillonnage manuel
Algues
200 g
échantillonnage manuel

Des échantillons d'eau, de mousses et d'algues ont été prélevés dans les lacs.

Saison 2010-2011


ORGANISME
QUANTITÉ, N° OU KG
SYSTÈME D'ÉCHANTILLONNAGE
Mousses
600 g
échantillonnage manuel
Algues
400 g
échantillonnage manuel
Lichens, roches et sols
600 g
échantillonnage manuel
Roches et sols colonisés par des micro-organismes et des lichens
2 kg
échantillonnage manuel

Les échantillonnages et les activités de recherche menées à l'intérieur de la ZSPA se sont étalés sur douze fois, totalisant vingt-huit heures de travail.


Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 40 du 16/02/2012 texte numéro 3



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 40 du 16/02/2012 texte numéro 3



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 40 du 16/02/2012 texte numéro 3



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 40 du 16/02/2012 texte numéro 3